# 27 «Ça suffit!» ou quand nos besoins font défauts.

Il nous arrive à tous de parfois se laisser emporter, de s’agacer, de dire non et de faire les gros yeux à nos poilus en pleine action. Et même si la plupart du temps nous sommes bienveillants, il m’arrive parfois d’entendre des clients me dire : oui, mais là je n’en peux plus, ou « oui d’accord, mais des fois c’est difficile ».

L’éducation positive, nous le savons, est une approche bienveillante où l’on guide notre poilu vers ce que nous souhaitons et lui donnons la direction afin qu’il s’y retrouve.

Cependant, parfois, notre petit poilu, voulant transmettre son besoin urgent de sortir, ou de se promener, de se détendre ou parfois même de nous détendre, s’engage dans une activité plus que déplaisante à nos yeux.

Et là, c’est le drame.

Mais pourquoi, au fond, nous fâchons-nous ?

C’est une question qui est très intéressante, car si on s’intéresse à notre colère ou notre énervement, on se rendra rapidement compte que notre petit toutou n’y est pour rien. La colère vient généralement d’un besoin non satisfait (ou plus profondément d’une peur non exprimée).

Je m’explique.

Vous avez passé une dure journée. Vous rentrez, il faut ranger, faire la vaisselle, faire à manger, terminer de traiter quelques mails pour la réunion du lendemain. Il faut aussi emmener toutou faire un tour, car il le faut, puis préparer sa gamelle du soir.

Et là, en posant nos chaussures sur le pas de la porte, notre petit poilu, pour la énième fois, parce qu’il apprend (et veut jouer), prend la chaussure et engage une partie de courses poursuite avec son humain.

Contre toute attente, notre patience atteint sa limite et l’énervement arrive. Petit toutou s’arrête brutalement. Penche les oreilles en arrière et se rend dans la direction de ce doigt tyrannique indiquant le panier, où petit poilu devra à nouveau attendre avant de profiter de son humain.

Nous avons tous eu, à un moment donné, ce type d’expérience. Que ce soit avec notre poilu, notre conjoint, voisin, enfant ou collègue.

Mais pourquoi donc, finalement, que ce soit notre poilu ou collègue ou conjoint, cela tombe comme un mauvais numéro de loterie sur le premier malchanceux qui initiera une interaction ?

Eh bien, tout comme notre petit poilu a besoin d’interagir avec nous en rentrant, nous avons aussi des besoins.

Et tout énervement est souvent l’illustration d’un besoin non respecté. Le besoin que les chaussures restent à leur place ? Le besoin que la maison reste propre ? Ou plutôt le besoin de considération pour le temps que nous passons à faire des choses que nous n’avons pas envie de faire, ou le besoin de calme, de 5 minutes de pause en rentrant avant d’entamer une autre activité.

Bien évidemment, je parle souvent des besoins de nos poilus. Mais dans leur besoin, il y a la nécessité d’être bienveillant, d’être patient, d’être un guide, d’être un compagnon de jeu ou que sais-je encore. Cependant, pour être tout cela, nous avons-nous aussi, humain, besoin de prendre soin de nos besoins et surtout, de les comprendre.

Quand vous vous énervez parfois, demandez-vous quel besoin doit être respecté ?

Je prends un autre exemple que je vois souvent pour le rappel.

Un chien est appelé par son humain. L’appel n’était ni clair ni convaincu, notre petit toutou vaque à ses occupations. L’humain s’agace. La, la question est : pourquoi l’humain s’agace ?

Eh bien c’est simple, l’humain peut avoir la sensation de ne pas être respecté par son chien, ou a besoin que son chien obéisse car l’humain a un besoin de contrôle, ou encore l’humain a peur pour son chien et serait rassuré de voir son chien revenir.

Ainsi, il est important de se demander, quand nous en venons à prendre la mouche après une action de notre poilu.

Pourquoi cela nous agace ou nous énerve et ce que nous pouvons faire pour que cette situation ne se reproduise pas. Ou alors ne pas réagir d’une manière inadaptée ?

Est-ce que je m’énerve sur mon chien parce qu’il me prend la chaussure pour jouer (car sûrement je suis tendue)? Est-ce que ce n’est pas plutôt à cause de la personne qui m’a coupé la priorité à droite 15 minutes plus tôt sur la route ?

Quand mon chien ne revient pas au premier rappel, est – ce que je m’agace car mes exigences sont trop hautes? Que je suis perfectionniste et finalement ne m‘accorde aucune erreur, aussi bien avec mon chien que dans mon travail ?

Hum…

Ce sont toutes ces questions qui, je pense, font aussi partie du savoir vivre avec notre toutou, car ce dernier ne peut pas nous dire : « tu t’énerves mais au fond ce n’est pas contre moi que tu t’énerves, mais sur tes attentes dont toi, humain, tu ne prends pas soin ».

Nous seul connaissons nos besoins, tout comme notre toutou sait quand il a faim ou quand il a besoin de dépenser son énergie. Et c’est à nous de combler nos besoins, tout comme le chien comble par exemple son besoin de dépense en allant mâchouiller une chaussure. Finalement, il comble tout seul son besoin car il constate que nous ne nous en occupons pas. Nos poilus sont donc plutôt malins, car ils ont trouvé la solution pour ne pas se mettre en colère comme nous le faisons. Alors peut-être, comme notre toutou, devrions-nous nous aussi prendre les devants de nos besoins afin d’être disponibles pour accueillir les siens.

Prenez donc soin de vous pour mieux prendre soin de vos poilus !

Conseils Toutous